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  • Photo du rédacteurMarie BOUTET

A la faveur de l'automne

De retour après un mois sans post et quelques jours de vacances !

J’avais prévu de poster un article mi-septembre. J’avais commencé à écrire un article sur l’organisation du temps de travail d'un(e) entrepreneur(e). Et puis, mon corps m’a parlé, un peu violemment dois-je l’avouer ! Mon dos s’est bloqué, des lombaires aux dorsales, trois jours avant mes congés …. Alors quel est le message devais-je y voir ?

Ce dernier, je le connais par cœur : REPOS ! Lâche le quotidien et repose ton corps et ta tête, éteins ton PC et ton téléphone, occupe-toi de toi … Mes vacances ont donc débuté plus tôt que prévu, par la force des choses.

Me voici donc de retour, en pleine forme, débloquée et mobile. Cette alerte m’a donnée envie de vous parler des limites, des signaux que l’on ignore et qui amènent à des situations telles que celle que j’ai vécu il y a trois semaines mais à d’autres moments de ma vie tant professionnelle que personnelle.



Comment me suis-je faite avoir par mon enthousiasme professionnel ?

Je vous ai précédemment parlé de ce qui m’a amené à choisir et pratiquer ce métier, une situation de limites dépassées dans le déni. Au début de mon activité indépendante, ma motivation était telle que je consacrais semaine, soirées et week-ends à mon travail. J’avais tellement bien intégré le proverbe « faites un travail que vous aimez et vous n’aurez plus à travailler un seul jour de votre vie » que je l’incarnais …. Je me suis faite avoir car même si vous l’aimez et qu’il vous passionne, un travail reste un travail. Il mobilise de l’énergie intellectuelle, physique, sensorielle. Il engendre du stress positif et/ou négatif, bref, il vous sollicite, ne vous laisse pas de répit ni de repos.



Et pour quelles raisons ?

Or le cerveau comme le corps ont besoin de se mettre sur pause. D’une part pour se ressourcer et d’autre part par pour se régénérer, rester efficace et en bonne santé. Parce que oui, une bonne santé est impérative. Dans le cas de l’entreprenariat, nous sommes notre premier instrument de travail, pas de bonne santé pas de service (ou de production). Il y a un vrai consensus entre les neurologues, psychiatres, anthropologues, sociologues et la communauté scientifique pour affirmer que pour fonctionner pleinement et sereinement, le cerveau a besoin s’accorder des temps d’arrêt, de repos.

Lors d’une étude sur l’activité mentale, menée par La Chaire Talents de la transformation digitale de Grenoble Ecole de Management, il est apparu qu’ « un cerveau qui se repose en fait gagner à son propriétaire jusqu’à 10% de performances en plus ». De son côté, la médecine du travail préconise vingt minutes de repos environ après une heure d’activité, pour relancer la machine. Bref, travailler sur un rythme non-stop est contre-productif.



Qu'est-ce que l'introversion psychologique ?

Je reviens à mon expérience sur le sujet. J’aime mon métier, je l’ai choisi, j’ai travaillé sans rien lâcher pour y accéder, et pourtant il y a un aspect de mon fonctionnement personnel que j’ai mis de côté dans le choix de ce métier : mon introversion au sens psychologique du terme, non au sens social. On ne parle pas de timidité ou d’asociabilité. Mon quotidien est tourné vers l’autre et vers les autres, j’aime les moments d’échange, de partage, de convivialité, d’écoute mais j’ai besoin de calme et de solitude pour me régénérer, autrement dit l’interaction à l’autre est énergivore pour moi. Mon cerveau et mon corps fatiguent s’ils ont été très stimulés (groupes, réunions, soirées, longs échanges). Mes batteries sont alors à plat, à mon grand dam !

Pourquoi cette confession ? Parce qu’elle a une forte incidence sur mon quotidien professionnel et personnel. Et je n’ai pas écouté cette composante de ma personnalité durant ma première année d’exercice, si bien que l’épuisement s’est peu à peu emparé de moi. Trop impliquée pour me rendre compte de cet état communément appelé « la tête dans le guidon », il m’a fallu un œil extérieur, la bienveillance et la franchise d’un de mes collègues de coworking pour prendre conscience de cet épuisement. Cette verbalisation a été salutaire et a déclenché une prise de conscience : ce surinvestissement risquait de nuire à la qualité de mon travail et mes bénéficiaires en seraient les premiers touchés. Repenser mon organisation devenait urgent !



Comment trouver l'organisation qui me correspond ?

De quoi avais-je besoin ? De repos, sans aucun doute, mais sous quelle forme ? D’un autre rythme, mais lequel ? Quelles étaient les heures auxquelles j’étais le plus efficace pour écouter, pour réfléchir, pour produire du contenu, etc. Quelles étaient mes activités « ressources », de quoi avais-je besoin pour recharger les batteries et comment, à quelle fréquence ?

J’ai commencé un travail d’observation sur mes besoins, de mes ressentis, de mon rythme. Le repos devait être aussi bien intellectuel que physique et social pour être bénéfique. Mes activités ressources étaient déjà identifiées, mais je me devais de leur faire de la place. J’ai identifié mes heures les plus propices à l’écoute et la disponibilité à l’autre, ainsi que les plus productives en termes de contenu. Il n’y avait plus qu’à construire un planning hebdo à partir de ces observations.

J’ai équilibré les rendez-vous sur quatre jours, instauré des pauses trente minutes entre chaque rdv et gardé un jour sans rdv, pour répondre au besoin de mon introversion. Cette journée me laisse le champ libre pour la créativité, la gestion administrative, l’écriture, etc. J’ai également intégré mes séances sportives dans mon calendrier, au même titre que les rendez-vous professionnels, idem pour les plages off que je peux consacrer à la lecture, écoute de podcast, etc. Cette organisation a tout changé et m’a donné une dynamique positive, efficace, dans laquelle j’ai retrouvé le plaisir et l’enthousiasme.



Encore quelques progrès à faire ....

Alors pourquoi me suis-je retrouvée le dos bloqué début septembre ? Parce que malgré une meilleure organisation, une meilleure connaissance de mon fonctionnement, avec aussi des évènements tant personnels que professionnels bousculant cette organisation, il reste des signaux que je n’écoute pas toujours. Et l'épuisement peut se manifester sur une autre partie du corps que le cerveau, perso, mon point faible c'est le dos.

Mais WORK IN PROGRESS !!!! Chaque confrontation à mes limites me fait avancer et progresser. Finalement, c’est la première en deux ans et demi d’activité, c’est plutôt positif non ?



Mes sources et pour en savoir plus :

Repos et cerveau


Introversion psychologique


Bibliographie

Dis-moi où tu as mal, je te dirai pourquoi, Michel Odoul

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