Parlons maintenant de la naissance de MB Conseil et Compétences. Après l’obtention de ma certification RNCP, j'ai dû franchir bon nombre d'étapes pour créer ma société. c'est ce cheminement que je souhaite vous raconter. J’ai commencé par me questionner sur l’activité. Nous avions été formés aux divers dispositifs d’accompagnement des transitions professionnelles tels que le bilan de compétences, la VAE, l’outplacement, le CEP, le coaching a été également abordé. Je ressentais naturellement une affinité vis-à-vis du dispositif de bilan de compétences. Naturellement j’avais envie de tenter l’aventure de ce côté.
La première option était d’être consultante en sous-traitance auprès de cabinets. L’avantage était de bénéficier de leur structure marketing et commerciale, de leur référencement CPF et autres dispositifs de financements. Ils sont visibles, ils ont les clients et donc le travail. Le principe de la sous-traitance est usuel, et permet de travailler pour plusieurs cabinets afin d’être « alimentée » régulièrement.
Les cabinets de bilans de compétences
Mon premier réflexe fut de postuler dans le cabinet qui avait dispensé la formation. Mais ma candidature n’a pas été retenue …. Quelle déception ! J’avais fait confiance à cet organisme pour m’accompagner et me former, en retour je recevais un refus …. Je rencontrais là une première déconvenue. La frustration passée, je ne baissais pas les bras pour autant, j’activais le réseau que j’avais créé lors de cette formation, parmi les élèves et les formatrices. Ainsi, je signais mon premier contrat de sous-traitance, grâce à la mise en relation d’une formatrice. Les premiers accompagnements sont arrivés, ma reconversion se concrétisait … Puis je signais avec un second cabinet, dont les conditions différentes m’amenaient à louer un bureau (l’information est à ce stade anodine mais va prendre tout son sens par la suite).
En parallèle, je continuais à exercer mon ancien métier de cheffe de projet en contrat d’intérim. Mon réseau était encore très actif. On me proposait des missions de 3 à 6 mois. Cela me permettait d’avoir un salaire, et de commencer doucement ce nouveau métier. Le marché était clair dès le départ : je prenais des missions pour soutenir un accroissement d’activité, et il était convenu que je quittais à 17h deux soirs par semaine pour me consacrer à mon nouveau métier. Les semaines étaient denses. Je prenais des rendez-vous jusqu’à 21h, le samedi matin aussi… il fallait que ça marche, ma motivation me donnait une énergie folle !
The HUB
Je devais donc trouver un bureau autour de chez moi pour installer une « antenne » du second cabinet sur ce secteur géographique. Je recherchais les bureaux partagés, les espaces dans les hôtels, les praticiens qui proposaient des locations ou de sous-location de bureaux. Mais tout était compliqué, pas assez de flexibilité, de confidentialité ou encore des prix trop élevés. Une connaissance me parla alors d’un nouvel espace de coworking qui venait d’ouvrir, n’appartenant pas à une chaine, un lieu davantage tourné vers la convivialité et le partage d’expérience, proposant aussi bien de l’open-space que des bureaux fermés et confidentiels. Je visitais l’endroit et ce fut un réel coup de foudre pour le lieu et sa propriétaire. Beau, chaleureux, accueillant et flexible. Antonia, la propriétaire avait conçu THE HUB à son image. Quel bonheur !
Peu à peu, mon agenda se densifiait. Il devenait de plus en plus difficile de concilier le travail en intérim et le développement de l’activité indépendante. C’est alors qu’arrivait un évènement qui allait bousculer le monde entier et chambouler ma vie professionnelle. Le COVID faisait son entrée. Mon contrat d’intérim en cours pris fin faute d’activités. Mais la situation mondiale mettait à mal les personnes et les entreprises, les cabinets débordaient de demandes. Le premier confinement fut synonyme pour moi d’un gros accroissement d’activité. De mon côté, je prenais de plus en plus de plaisirs dans les accompagnements, je voyais concrètement mon utilité auprès de mes bénéficiaires, j’avais de plus en plus de retours positifs, de remerciements. J’assistais à des révélations, des changements parfois profonds. Pour la première fois dans ma vie professionnelle, je me sens à ma place, au bon endroit, j’exerce LE métier qui me correspond. C’est un sentiment nouveau, épanouissant, galvanisant.
Vers l'indépendance ....
Je pris alors la décision d’abandonner le statut d’auto-entrepreneur et de passer en société. Cette décision intervint après avoir constaté les limites de ce format. Afin de choisir le statut le plus adéquate, je m’informe, prends conseil auprès de divers interlocuteurs. En parallèle, je réfléchis sur le nom à donner ma future entreprise. Il doit être court, pertinent et intemporel. Il va me suivre pendant des années ! Après mûres réflexions, je choisis un statut et me décide pour un nom. MB Conseil et Compétences est créée le 1er mars 2020. Et qui dit entreprise dit identité visuelle et communication. J’ai la chance de partager le même espace de travail, qu’une agence communication, SAGACIT COMMUNICATION, fondée par un couple que j’apprécie beaucoup, tant par leurs qualités personnelles que professionnelles. Nous commençons alors un long travail de collaboration qui mènera à la naissance d’une identité visuelle qui me correspond en tout point.
Je continuais de travailler en sous-traitance pour les cabinets de bilan de compétences. Mais l’investissement que je mettais et le nombre d’accompagnements que je devais réaliser pour envisager de me rémunérer d’ici un an, étaient loin d’être satisfaisant. Les cabinets prélevant 50% du CA, il me fallait accompagner 15 personnes en parallèle. J’adore ce métier, je rencontre des personnes au parcours riche mais cela me demande beaucoup d’énergie, génère des émotions fortes. Je suis empathique, j’absorbe beaucoup et l’écoute active est centrale dans l’accompagnement. Je m’épuisais et ne donnais pas le meilleur de moi-même, ce que je devais à mes bénéficiaires. Comment trouver le bon équilibre qualité/ efficacité ?
Les agréments
J’envisageais de moins travailler pour les cabinets et davantage en direct afin d’être mieux rémunérée. Il fallait alors trouver les clients soi-même et avoir les agréments nécessaires. Je me renseignais alors sur les actions à mener et les pré-requis pour être référencée sur le Compte Personnel de Formation. Et j’entamais une nouvelle étape. J’effectuais les démarches de référencement auprès de la plateforme Moncompteformation.gouv (le CPF). Rapidement, je pouvais commencer à proposer ma prestation aux personnes s’adressant à moi directement, sans intermédiaire. Elles n'étaient pas encore très nombreuses mais la plus-value n’était pas négligeable.
Début 2021, ma principale source de clients reste les cabinets et la sous-traitance, même si les recommandations commencent à arriver, ce n’est pas suffisants pour être viable. Je commence à me sentir coincée, frustrée par les méthodes et la volonté d’industrialisation des process de l’un d’entre eux. Sous couvert de répondre aux attentes de l’agrément Qualiopi, des process administratifs et méthodos sont mis en place au détriment des accompagnements. Il formate au maximum uniquement dans un but de rentabilité, non de qualité.
Petit arrêt sur l’agrément Qualiopi, c’est une certification qualité des organismes de formation et concourant au développement des compétences. Elle a pour but de réguler le monde de la formation en s'appuyant sur un cahier des charges de critères organisationnels, administratifs et qualitatifs qui tendent à assurer une démarche de sérieux, de qualité, d’inclusion et d’amélioration continue de l’organisme. Cet agrément devient obligatoire le 1er janvier 2022 pour tous les organismes de formation souhaitant rester inscrits sur le CPF et sur les référentiels de formation officiels (OPCO, Pôle Emploi, etc.). C’est un sujet de plus dans ma réflexion en ce premier trimestre 2021.
Une amie consultante prépare l’agrément Qualiopi pour son cabinet. Nous discutons de sa préparation, des attendus, des bénéfices à l’avoir et comment cela va influencer notre avenir professionnel. Cette certification va devenir incontournable. Les grands cabinets sont obligés de l’obtenir pour continuer à exercer et font ainsi bénéficier les consultants avec lesquels ils sous-traitent. Dois-je conserver ce statut de sous-traitant ou dois-je moi-même obtenir la certification ? Suis-je capable et légitime pour obtenir cette certification ? Bon nombre de questions se bousculent dans ma tête ! Mon amie obtient avec succès sa certification après une longue préparation et m’encourage à en faire de même. Elle me pousse et me soutient en me démontrant que c’est tout à fait dans mes capacités. Et cela permettra un pas de plus vers l’indépendance. Par chance, au même moment, des amis me présentent une personne dont le métier est auditeur. Il me propose alors de m’accompagner dans ma préparation de la certification. Et grâce à cette aide précieuse et des heures de travail étalées sur 3 mois, j’obtiens ma certification fin juillet 2021.
Et voilà !
Aujourd’hui, après 2 ans et demi de réflexion, de construction, d’expérimentation, j’observe que le point fort de ce parcours ce sont les personnes que j’ai rencontré sur mon chemin professionnel ou personnel. Elles m’ont permis d’avancer, de progresser et d’oser pour arriver là où je suis aujourd’hui. Il y a eu du travail et de la persévérance mais qui ne seraient rien sans le soutien et la confiance des personnes qui m’ont mis en relation, recommandé, rencontré. Alors je leur adresse un grand merci ! Et je vais surtout continuer sur cette voie qui m’apporte tant.
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