Il y a quelques mois je vous parlais de la création du parcours Rebondir après un burnout et des raisons qui m’avaient motivée à le construire. Je l’ai présenté à plusieurs occasions
depuis, entre réunions d’entrepreneurs, networking, échanges avec des consultantes et des coachs ou dans la sphère privée. Il reçoit un accueil très positif même s’il n’a pas encore démarré concrètement.
Lors de ces présentations, je m’aperçois qu’il peut parfois y avoir confusion entre burnout et surmenage professionnel. Ce sont deux états différents, avec des durées et des conséquences différentes. Je vous propose de faire le point sur les symptômes.
Parlons du surmenage
C’est un stress chronique non pris en charge qui mène à un état de fatigue persistant et durable, un découragement, de l'anxiété, de la démotivation, une baisse d’énergie, une sensation de courir après le temps et de n’avoir jamais fini, une tendance à la procrastination mais également des troubles psychosomatiques tels que des troubles du sommeil ou des comportements alimentaires, des maux de dos, des migraines entre autres. Il se combine à une charge mentale élevée dans le domaine personnel, comme le cercle familial ou amical Cette situation s'installe dans le temps mais reste encore réversible avec des conséquences moindre lorsqu'elle prise en charge. Une coupure de quelques semaines (vacances ou arrêt de travail) est salutaire, le temps de s’éloigner de la situation, la comprendre et recharger les batteries. Cet éloignement permettra aussi de repenser son organisation et de mettre en place des ressources. En complément, un soutien psychologique permettra d’éviter la prise de médicaments et d’enrayer le cheminement vers le burnout en prenant conscience de la situation et la rééquilibrer. Oui, c'est la dernière marche avant le burnout, la situation peut encore être reprise en main, sans quoi elle s'échappe et mène à ....
Le burnout
"Le burn-out, c’est l’épuisement total ou la mise en danger de votre survie physique. Le système immunitaire se détériore et vous vous effondrez physiquement et mentalement."
Le burn-out est systémique, il est corrélé à la sphère professionnelle uniquement (selon la définition de l'OMS de 2019). Il résulte du stress chronique de longue durée qui a été ignoré
sous la forme d'un déni systématique caractéristique du burnout. Il se manifeste d’abord sur les fonctions physiologiques avant d’être psychologique. Il déclenche des symptômes physiques et psychosomatiques qui varient d’une personne à l’autre.
Parmi les symptômes les plus courants, on retrouve :
Symptômes émotionnels : anxiété, tensions musculaires diffuses, tristesse de l’humeur ou manque d’entrain, irritabilité, hypersensibilité, absence d’émotion, cognitives, troubles de la mémoire, de l’attention, de la concentration, des fonctions exécutives, perte d’élan vital, cynisme et pessimisme.
Symptômes comportementaux ou interpersonnels : repli sur soi, isolement social, comportement agressif, parfois violent, diminution de l’empathie, ressentiment et hostilité à l’égard de l'entourage professionnel, comportements addictifs, dépersonnalisation.
Symptômes motivationnels ou liés à l’attitude : désengagement progressif, baisse de motivation et du moral, effritement des valeurs associées au travail, doutes sur ses propres compétences (remise en cause professionnelle, dévalorisation), déni, baisse d’efficacité.
Symptômes physiques non spécifiques : asthénie (fatigue excessive), troubles du sommeil, troubles musculo-squelettiques (type lombalgies, cervicalgies, etc.), crampes, céphalées, vertiges, anorexie, troubles gastro-intestinaux, perte ou prise de poids rapides, troubles hormonaux, problèmes de peau / de cheveux, hypertension, baisse des défenses immunitaire le rendant sensible aux infections virales ou bactériennes.
Une lutte s’engage alors jusqu’à ce que le corps cède. Et lorsque cette limite est atteinte, la réaction s’apparente à une mise hors de fonctionnement du cerveau. Le cerveau protège les fonctions vitales en faisant sauter un fusible, comme un disjoncteur électrique qui protègerai d’un court-circuit du réseau électrique…. Un matin, la personne ne peut pas poser un pied par terre, impossible de bouger ou de faire un mouvement. Ce court-circuit entraine la perte momentanée de certaines facultés cognitives, le cerveau se met en veille, ne plus savoir lire ou réaliser des actions du quotidien, des difficultés à faire activités courantes, de la lassitude qui s’apparente à de la dépression sévère.
Les conséquences sont sévères, la prise en charge pluridisciplinaire indispensable et la reconstruction est longue, entre six mois à deux ans.
En conclusion
C’est un constat assez pessimiste me direz-vous. C’est un constat tout court, un état de fait, une réalité. je souhaite réellement que cette description non édulcorée puisse vous donner une idée de ce qu’est le burnout et l’importance de s’en préserver. Que ce soit vous, une personne de votre entourage personnel ou professionnel : prenons soin de nous !
La bonne nouvelle maintenant : la prévention est de plus en plus présente, l’OMS a reconnu en 2019 que le burnout était un « phénomène lié au travail » et faisant partie « des facteurs influant sur l’état de santé ou sur les motifs de recours aux services de santé » (voir les sources). Il fait partie des sujets liés à la santé mentale, dont la journée internationale se tenait le 10 octobre, qui sera grande cause nationale 2025. Il existe aujourd’hui une formation de premiers secours à la santé mentale notamment dispensée par La Croix Rouge, ce qui donne une idée de l’ampleur que prend ce sujet. Soyez vigilant, prenez le temps d'observer votre stress et les changements qu'il entraine sur vous ou votre entourage.
Sources :
Crédits photos : @a_sonderview, @arifriyanto @mattballphoto, @dmey503 via Unsplash
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